Comment fixer ses prix quand on est à son compte ? Comment s’y tenir, et tenir le regard des potentiels clients, des confrères et consœurs ?
C’était le thème du café des indépendants du mois de Mars. Le rendez-vous s’est ouvert sur un tour de présentation, de rencontre entre la douzaine de professionnels du territoire qui étaient présents. Une participante avait apporté du gâteau, ce qui délie les langues ;)
Puis les participants ont partagé leurs pratiques en matière de fixation de prix. Dans un cadre d’écoute très bienveillant, le partage de nos réflexions et de nos motivations a permis à chacun de repartir enrichi de points de vue complémentaires.
Voici quelques unes des conclusions du groupe :
- le prix “juste” n’est pas toujours aligné sur notre éthique personnelle. C’est l’exemple des produits artisanaux qui se vendent paradoxalement mieux s’ils sont beaucoup plus chers que les produits perçus comme industriels.
- Le calcul du prix dépend de la méthode choisie. On peut suivre la méthode de la chaîne de valeur (coût des matières + coût de main d’œuvre + charges fixes + marge de sécurité = total à diviser par le nombre de produits à vendre). On peut choisir de s’aligner sur la concurrence. On peut aussi choisir de suivre le comportement du consommateur (combien les gens pensent-ils que mon offre vaut ?)
- La pratique du tarif libre et conscient met en porte-à-faux, à la fois le vendeur et l’acheteur. Est-ce que faire pour “potentiellement zéro” nous déprécie ? Est-ce que cela apporte véritablement de la notoriété ?
- La pratique du troc est intéressante entre professionnels, mais peut avoir un effet pervers sur le mental de l’entrepreneur : travailler sans que cela ne se voie dans les chiffres est parfois délétère.
- Je peux jouer sur le “calibrage” de mes services pour compenser le côté aléatoire des rentrées d’argent. C’est l’exemple du thérapeute qui vend un accompagnement de 3 mois au lieu d’une séance d’une heure.
Une fois encore, la rencontre entre professionnels a donné lieux à des échanges très qualitatifs. Ces discussions provoquent un travail en profondeur qui “oblige” à penser notre positionnement professionnel.
Finalement, pouvoir parler de boulot en toute authenticité, avec du café et du gâteau en prime… Ça n’a pas de prix.
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